#LaPlace2025 : Qui est Sassandra, l'artiste à l'honneur de La Place ?

L'exposition au Village des arts fait dialoguer douze artistes autour des œuvres de Jacques Richard Sassandra, nervées de thématiques fortes. L'artiste-peintre né en 1932 est l'invité d'honneur de cet espace ouvert en continu du 8 au 10 mai, au Parc Floral.
Jacques Richard est né en Afrique de l'Ouest en 1932. A cette époque, ses parents protestants sont missionnaires en Côte d'Ivoire. Ils se sont établis à Sassandra, une ville qui compte aujourd'hui 75 000 habitants située sur les bords du Golfe de Guinée et à l'embouchure du fleuve au nom éponyme. Sassandra regorge d'une végétation luxuriante et sauvage, si bien qu'elle fait office de joyau vert ivoirien. Ces premières impressions marqueront à vie le jeune Jacques Richard dont la famille retrouvera la France à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, à l'heure de prendre un nom d'artiste, il se donnera celui de cette ville et de son fleuve qui ont baigné son enfance. Et son art. C'est en Afrique que Jacques Richard Sassandra a été pour la première fois bousculé par des œuvres - comme le rapporte sur son blog l'église Paris-Alésia qui lui a consacré une exposition l'an passé. C'est dans cette nature foisonnante qu'il puisera aussi l'inspiration pour ses créations qui abondent en flore et faune.

Converti et se sentant appelé à la mission, Jacques Richard repartira sur les terres de son enfance, en Côte d'Ivoire. Mais à plusieurs reprises, dans ce domaine, les portes ne s'ouvriront pas. En parallèle de trois années de théologie, ses études de graphiste, dessin de lettres, lithographie le conduisent à passer le concours de professeur de dessin à la Ville de Paris. Mû par un désir de service, il ne comprend pas où Dieu l'appelle. C'est dans la nature de la Création divine qu'il trouvera sa véritable mission, sa vocation.
Le blog de l'église Paris-Alésia retrace cet instant crucial dans la vie de l'artiste. « Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi. » Genèse 1 : 11.
Jacques Richard se dit alors, si Dieu donne aux arbres de porter du fruit, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les hommes ? Et pour moi ? Mais comment servir Dieu, si ce n’est en tant que missionnaire ? Dans cette impasse, il pensa à la parabole des talents, à son goût pour le dessin : « Fais fructifier ce que Dieu t’a donné »."

Lui-même, Jacques Richard Sassandra expliquera dans la revue Ichtus : "Peindre ! Pourquoi ? Parce qu’on ne peut faire autrement. Le pommier peut-il ne pas porter ses pommes ? Le peintre doit reconnaître sa vocation, l’accepter, l’assumer pleinement puisqu’en lui comme en tout homme, Adam vit toujours qui nomme les formes apparues (Genèse 2 :19-20). Peintre, il les « nommera » par le pinceau en les appelant à la vie de l’art. Il réalise, et ce don singulier lui vient de Dieu, le réalisateur suprême (Exode 35 :30 à 35)."
"Peindre ! Pourquoi ? Parce qu’on ne peut faire autrement."

Jacques Richard Sassandra, qui dessinait dans son coin, embrassera sa mission, peindre le Vivant. Son oeuvre prolifique saillie de sa foi chrétienne touche à l'identité, la création divine, le sacrifice de Jésus, l'Apocalypse. Il est également l'auteur d'œuvres textuelles: Histoires transparentes (Excelsis, 2005) et Nervures de l'être, 30 jours avec le Cantus Dommini (Excelsis, 2019). Agé de 93 ans, il est représenté par l'association Les Amis de Sassandra. Ultime service pour les générations futures, Jacques Richard Sassandra a fait don de l'ensemble de son œuvre à la Fondation Oïkonomia, organisme de mécénat à la manœuvre du temps fort La Place 2025, qui le met aujourd'hui à l'honneur.
La Place, du 8 au 10 mai 2025 au Parc Floral, à Paris. Infos et billetterie : www.la-place.org
Découvrir l'œuvre de Sassandra : galeriesassandra.fr